Aphrodite n'est pas du matin, et elle ne l'a jamais était. Ca, c'est sûr. Et elle l'était encore moins après avoir passé une soirée arrosée et s'être couchée plutôt tard. En effet, la veille, la demoiselle s'était plutôt bien amusée avec une amie au p3. Et quelques verres d'alcool plus tard, la soirée est devenue .. encore plus amusante, on va dire. Toujours est-il qu'elle s'était réveillée à onze heure trente sous l'horrible alarme de son radio-réveil. Pourquoi l'avait-elle mis à sonner déjà ? C'était une véritable torture de sortir de ses beaux rêves par ce son affreux ! Il faut croire qu'au fond, Aphrodite savait être raisonnable, au moins pour ne pas se lever en plein milieu d'après-midi. Comme tout le monde le lendemain d'une bonne cuite, la demoiselle hérita d'un petit mal de crâne. Elle avait bien envie de retourner dans les bras de Morphée juste pour éviter ceci. Enfin, elle avait connu bien pire comme situation et allait sans aucun doute survivre. Il s'agissait d'une question de temps, juste ça. Hors, Aphrodite n'était pas patiente. Pas du tout. Si elle connaissait une formule pour lui dispenser de tout ça, croyez-moi, elle l'aurait déjà utilisée. Malheureusement pour elle, Aphrodite n'en connaissait aucune et allait devoir subir les conséquences, comme tout le monde. A quoi bon avoir des pouvoirs magiques, dans ce cas là..
Après avoir bu un grand verre d'eau et pris une bonne douche histoire de se réveiller, la demoiselle décida d'aller prendre l'air dehors.

Le Golden Gate Park était un immense parc, joliment décorée par des fleurs et autres. Mais également très peuplé, même aux alentours de midis. Les familles pique-niquaient, les amoureux se bécotaient et les touristes visitaient. Il faut dire qu'il faisait beau aujourd'hui, et extrêmement chaud. De ce fait, la demoiselle était habillée « plutôt léger » : un petit top blanc et un mini short en jeans.
Elle prit même la peine d'acheter une petite glace. Autant se faire plaisir, et vu la chaleur qu'il faisait, ce n'était vraiment pas de trop.

Aphrodite marchait donc dans les allées fleuries du parc du Golden Gate Park tout en dégustant calmement sa glace. C'était exactement ce qu'elle faisait, jusqu'au moment où une demoiselle la heurta de plein fouet. Et bien évidemment, le joli top d'Aphrodite dégusta sa glace. Une boule de glace à l'ananas dégoulinait lentement sur son haut pour rejoindre celle au parfum citron et s'écraser au sol. Au final, il ne restait que le cône dans la main de la blondinette. Et dire qu'elle venait tout juste de commencer sa glace, zut. Aphrodite s'apprêtait à s'excuser, par politesse, mais elle n'eut même pas le temps de relever les yeux pour voir voir cette inconnue. Une vision arrivait. Elle sentait déjà les maux de tête (beaucoup plus violents que celles qu'elle avait depuis la matinée) arriver. La douleur. C'était à chaque fois la même chose quand elle avait une vision. Une douleur effroyable la frappait. Aphrodite lâcha le cône de glace et ses mains se posèrent automatiquement sur sa tête. C'était un réflexe qu'elle avait, se tenir la tête en cas de douleur. Même si ceci ne servait absolument à rien. Quand on ressent très forte douleur, on ne contrôle plus rien. C'était exactement ça pour Aphrodite. Elle ne put s'empêcher de pousser un cris de souffrance, comme il lui arrivait parfois (vous devez vous en douter, elle n'aimait absolument pas avoir une vision). La demoiselle tenait à peine sur ses jambes et se retenu sur ce qu'elle avait le plus proche d'elle : la femme qui l'avait bousculée.
Aphrodite était désormais totalement dans sa vision. «  Une fillette .. et un garçon un peu plus âgé. »La demoiselle tentait tant bien que mal de raconter la vision qu'elle avait. C'était difficile, tout semblait être brouillé. Elle avait peur. Non. La petite fille avait peur. Quand elle avait l'une de ses visions, Aphrodite était toujours chamboulée. Et si ça ne suffisait pas, la plupart du temps, elle ressentait les émotions même des personnes sur sa visions. Là, c'était la peur. Elle-même en tremblait. Un événement terrible allait sans doute se préparer, apparemment dans un manoir. Elle continua de dicter sa vision, dans un murmure «  ils sont enfermés dans un placard. Non, non, ils se cachent. Ils ont peur de quelque chose. » Oui, de quelque chose. Mais pour le moment, la demoiselle n'arrivait pas à déterminer de quoi. Tout se brouilla à nouveau. L'image disparaissait peu à peu pour en laissait une autre. Elle entendait toujours les mêmes cris. Une femme suppliait un homme. Elle semblait désespérée la pauvre. Information qui allait sans doute pouvoir aider Aphrodite, l'homme s'appelait Victor. «  Et cette chaleur étouffante .. Du feu. Le manoir brûle, c'est ça. »
Quand, enfin la vision se termina, Aphrodite ne mit pas longtemps avant de se rendre compte que tout les regards étaient posés sur elle. Forcément, elle devait passé pour une folle. En même temps, voir une fille crier à mort et qui semblait tomber dans les pommes, forcément, ça laisse douter. La demoiselle respira profondément, déjà épuisée par sa vision. La douleur disparaissait lentement. En tout cas, elle ne criait plus, étant donné qu'elle était « revenue » dans la réalité. Néanmoins, elle prit conscience de la vision qu'elle avait eu. Une fillette et un petit garçon étaient en danger. L'homme allait les tuer, tout comme a il fait avec la femme. C'était exactement ce qu'elle pensait, et pour elle, il fallait qu'elle les sauve. Non pas qu'elle aime se prendre pour un super-héros, mais généralement, quand elle avait une vision, c'est qu'elle devait véritablement faire quelque chose. « Cet homme .. Victor, il va les tuer !»